Introduction
Beaucoup de personnes neurodivergentes (autisme, TDAH, HPI, hypersensibilité, etc.) décrivent une relation particulière aux sensations : toucher, bruit, lumière, température, odeurs, pression… Parfois trop (hyper‑réactivité), parfois pas assez (hypo‑réactivité), souvent variable selon la fatigue, l’anxiété ou le contexte. Dans l’intimité, ces différences peuvent rendre certaines stimulations merveilleuses… ou envahissantes. Le but de ce guide est de donner des repères concrets pour ajuster les stimuli, prévenir la surcharge, et créer des expériences prévisibles, sûres et réjouissantes. [0][1][2][3]
Nous proposons : (1) une charte sensorielle à co‑construire avec son/sa partenaire, (2) un tableau déclencheurs → alternatives apaisantes, (3) des protocoles selon profils (hypersensibilité auditive, besoin de pression profonde, recherche de nouveauté TDAH…), (4) des repères décibels pour choisir des toys silencieux, et (5) un aftercare adapté. [0][1][4]
Mantra Oh My God’Z : Rien sur nous sans nous. La meilleure « règle » est celle que la personne décrit pour son corps aujourd’hui. Les besoins changent ; on revérifie à chaque fois. [5][6]
Attention : Cet article est à but informatif et malgré les nombreuses recherches sur le sujet, il peut comporter des erreurs. Si vous pensez vous reconnaitre dans des situations mentionnées dans cet article, il peut être nécessaire d'en parler autour de vous ou de consulter un spécialiste. Bonne lecture!
1. Comprendre les profils sensoriels (en bref)
1.1 Hypersensibilité / hyperacousie / misophonie
- Hyperacousie : sons perçus comme trop forts ou douloureux. La prévalence est plus élevée chez les personnes autistes (estimations 27–41 % selon méthodes). [7][8][9]
- Misophonie : réaction émotionnelle intense à des sons déclencheurs (mastication, respiration, clics). Des études trouvent des corrélations avec traits TDAH et autistiques. Nouvelles revues 2025 : prévalence autisme ≈ 13–36 % (hétérogénéité élevée). [10][11][12]
1.2 Hypo‑réactivité & quête de sensations
Certaines personnes cherchent au contraire plus de pression, de mouvement, de vibration, de chaleur/froid, ou de variabilité. On parle parfois de sensory seeking. Cela peut coexister avec des intolérances dans d’autres modalités. [0][13]
1.3 Interoception & alexithymie
Beaucoup d’autistes rapportent des différences d’interoception (perception des signaux internes : faim, soif, rythme cardiaque, excitation, douleur) et parfois d’alexithymie (difficulté à identifier/nommer les émotions). Cela peut compliquer le repérage des limites et des plaisirs ; d’où l’intérêt de check‑ins gradués (échelles 0–10) et de temps de pause. [14][15][16]
1.4 Prévisibilité & monotropisme
De nombreuses personnes autistes préfèrent la prévisibilité et les routines ; le monotropisme décrit une focalisation profonde sur quelques centres d’intérêt. En intimité, des scénarios structurés (ordre des étapes, durée, intensité) réduisent l’anxiété et augmentent le confort. [5][17][18]
1.5 Double empathy problem
Les difficultés relationnelles ne sont pas un « défaut d’empathie » des autistes : la théorie de la double empathie montre des mésententes réciproques entre styles neurotypiques et autistiques. D’où l’importance de coder les signaux, expliciter, reformuler, et partager le pouvoir de décision. [19][20][21]
2. Exemple de charte sensorielle personnelle (à co‑écrire)
À remplir seul·e puis comparer avec le/la partenaire. À réviser régulièrement.
Toucher
-
J’aime : [pressions profondes / caresses lentes / tissus satin / chaleur / froid / vibros « rumbly »].
-
J’évite : [chatouilles / textures sèches / latex / lubrifiants parfumés].
- Intensité confortable : 3–6/10 (max 7/10).
Son / bruit
-
Déclencheurs : [moteur aigu / succion « pompe » / froissement].
- Solutions : toys < 50 dB si possible, vibrations basses, musique de masquage, bandeau / casque. [2][22][23]
Température
-
Agréable : [tiède / chaud doux / froid court sur poignets].
- Interdit : [froid prolongé / chaud > 42 °C].
Rythme & prévisibilité
-
Besoin d’un ordre des étapes ; j’aime compter (ex. 30 s ON / 15 s OFF).
- Prévenir chaque changement d’intensité (« je passe à 5/10 »).
Interoception
- J’ai parfois du mal à « sentir » si c’est trop / pas assez ; je préfère des check‑ins à voix haute (0–10). [14][16]
Aftercare
- Ce qui m’apaise : silence 10 min, eau sucrée, pression profonde (couverture lestée), message J+1. [6][24][25]
Ceci n'est bien sûr qu'une base qui peut-être (et doit être) modifiée en fonction de vos besoins et envies.
3. Déclencheurs fréquents → alternatives apaisantes
|
Modalité |
Déclencheur possible |
Pourquoi c’est dur |
Alternatives apaisantes |
|---|---|---|---|
|
Bruit |
Moteur aigu, succion « pompe » |
Pics > 50–60 dB dans une chambre calme, tonalités aiguës irritantes |
Choisir vibros (basses fréquences), < 50 dB annoncé, utiliser musique douce / bruit blanc, porte fermée, tapis/plaids pour absorber. [2][22][23][26] |
|
Toucher léger |
Chatouilles, frottement sec |
Hypersensibilité cutanée, défense tactile |
Pression profonde (mains à plat, coussins, couverture lestée), tissus satin/soie, lubrifiant généreux. [0][24] |
|
Variabilité imprévisible |
Changements brusques de rythme |
Besoin de prévisibilité / monotropisme |
Scénario scripté : paliers annoncés, timers, cartes « intensité », compter à voix haute. [5][17] |
|
Température |
Froid/glacé brutal |
Vasoconstriction, hyper‑réactivité |
Tiède/chaud doux, ou froid bref sur points vagaux (joues/cou) pour apaiser. [27][28] |
|
Odeur/textures |
Parfums, gels collants |
Nausées, surcharge olfactive |
Lubrifiants neutres, sans parfum, pH 3,8–4,5, osmolarité modérée. |
|
Pression interne |
Inconfort, douleur |
Hypertonie plancher pelvien, dyspareunie |
Externe d’abord (vulve/périnée), vibrations basses, respiration, dilatateurs progressifs si besoin, accompagnement pro. |
|
Lumière |
LED bleues, stroboscope |
Photophobie, migraine |
Lumière chaude réglable, veilleuses ambrées, masque de nuit. |
Important : les dB affichés par les marques ne sont pas normalisés. Traitez‑les comme indications et non mesures officielles. Les jouets « rumbly » (moteurs à basse fréquence) sont souvent perçus plus doux que les moteurs « buzzy » (aigus) à dB équivalents. [22][26]
4. Protocoles selon profils
4.1 Hyperacousie / misophonie
Objectifs : réduire les déclencheurs, garder le contrôle, masquer le bruit.
1-Préparation
- Sélectionner un toy silencieux (< 50 dB annoncé) ou sans moteur (verre/acier + lubrifiant).
- Musique de masquage (bruit rose) à 45 dB env., valeur compatible avec un salon calme. [2][23]
- Code discret si ça monte trop (signe de la main, safe word, autre).
2-Scénario 20 min
- 3 min respiration + pression profonde des mains.
- 12 min stimulation basse fréquence, intensité 3→5/10, paliers de 90 s annoncés.
- 5 min atterrissage : couverture, eau, mots d’appréciation.
3-Aftercare J+1
-
Message « bruit supportable ? », noter les moments agréables/difficiles.
Repère bruit : l’OMS recommande 30 dB LAeq en chambre la nuit pour préserver le sommeil ; ≤ 45 dB Lmax pour les pics. Les jouets au‑delà de 50–60 dB peuvent rester audibles derrière une porte dans un appartement calme. [2][29][22]
4.2 Besoin de pression profonde / enveloppement
Objectifs : sécurité corporelle, focus, détente.
-
Avant : couverture lestée (≈ 10 % du poids corporel) 5–10 min ; respirations longues. [24][25][30]
- Pendant : positions contenantes (cuillère, oreillers lourds), toucher ferme et lent.
Outils : bandeau satin, manchons/harnais larges et réglables (éviter les bords agressifs), vibros rumbly posés en externe.
- Après : temps silencieux, tisane, check‑in différé (message J+1).
4.3 TDAH : canaliser la recherche de nouveauté sans surcharger
Objectifs : variété prévisible, ancrages corporels, fin claire. - Menu à options (3 cartes max) : rythme, texture, température.
-
Timers courts (2–3 min), paliers annoncés, ancrage (respiration + point de contact fixe).
- Jouets : vibros multi‑modes mais limiter à 2 modes par session ; cockrings connectés si les notifs sont coupées.
- Fin ritualisée : douche tiède, étirements, liste d’appréciations.
4.4 Interoception fluctuante
Objectifs : calibration progressive, langage corporel explicite.
-
Échelle 0–10 visible.
-
Trois voyants : 🟢 agréable / 🟡 neutre / 🔴 désagréable.
-
Micro‑pauses de 30–60 s pour scanner les sensations internes.
- Journal sensoriel (3 colonnes : contexte – sensations – réglages efficaces). [14][16]
5. Check‑lists rapides
5.1 Avant
- Consentement explicite, pouvoir d’arrêt partagé.
-
Besoins sensoriels du jour (bruit, lumière, textures, rythme).
-
Room set‑up : lumière chaude, musique douce, lubrifiant neutre.
- Toy silencieux prêt, serviettes/plaids pour insonoriser.
5.2 Pendant
-
Check‑ins : « intensité sur 10 ? » toutes les 2–3 min.
- Annoncer chaque changement d’intensité.
- Pause au moindre doute (🟡).
5.3 Après (aftercare)
-
Eau, sucre léger, couverture / pression douce.
-
5 phrases de validation (merci, ce que j’ai aimé, ce que je change).
- Message J+1 : humeur, énergie, déclencheurs éventuels. [6]
6. Sélection de toys & accessoires
- Sextoys silencieux / rumbly : moteurs basse fréquence, enveloppes silicone douces, commandes progressives.
- Sensoriels doux : plumeaux très souples, spatules silicone, galets en verre/acier pour chaleur/froid gradués.
- Bandeaux satin & masques : réduire le flux visuel, sécuriser le regard.
- Couvertures lestées : usage court/rituel, ≈ 10 % du poids (contre‑indications respiratoires à vérifier). [24][25][30]
Conclusion
La neurodiversité n’est pas un obstacle au plaisir : c’est une palette. En combinant prévisibilité, ajustements sensoriels (pression, rythme, bruit, température) et aftercare, vous transformez l’intimité en espace sûr, lisible et intense. Testez, notez, adaptez : votre charte sensorielle est un work‑in‑progress.
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Oh My God’Z – Le plaisir qui respecte vos sens.